Jeudi, la journée commence par Follakzoid sur l’ATP, du stoner/post space rock, quelque part entre les élucubrations des BRMC et des Horrors en mode Primary Colours, saupoudré de sensations à la Black Sabbath ou QOTSA. Du côté de la scène Vice, c’est Girl Band. Une sorte de post-punk teinté de teenage rage. Seulement ils ont passé l’âge depuis longtemps… Ce groupe au chanteur à la voix harassante aura lassé au bout de trois morceaux. Du The Faint mal digéré et ça s’entend!
Il fait faim, et soif. Au Primavera, on peut manger et boire de façon variée. Un petit galopin de rouge et un bocata de chorizo vegano (sandwiche au chorizo vegan) plus tard, et c’est reparti pour un tour. 20h40 pile, Warpaint entre sur la scène principale. Elles font une pop douce à pointes mélancoliques, sans trop de chabada. Notons la reprise de Ashes to ashes de Bowie. La forme y est mais pas le fond.
Cinq minutes de The Ex sur l’ATP, on est content de voir cette batteuse/chanteuse enthousiaste, puis retour à la case principale pour le gros morceau de la soirée : Queens of the Stone Age. « Gimme some more, gimme me some more », QOTSA commence en force par le deuxième titre de leur meilleur album sorti en 2002, Songs for the Deaf. Le public est d’emblée conquis, et ils enchainent par leur méga hit No one knows. Josh Homme a définitivement le swing. Il prend le temps de présenter ses zicos, il faut dire qu’il est encore le seul membre d’origine. Leur performance est (un peu trop) bien rôdée, et le fan pourra dodeliner allègrement de la tête sur de nombreux titres bien connus, dont le superbe Feel good hit of the Summer. Ils terminent en beauté, même si les frasques de Nick Oliveri (ancien bassiste) manquent cruellement, par l’ultime Song for the Dead.
On se retourne et on voit la masse se diriger vers le deuxième grand podium : la Sony stage. Arcade Fire va bientôt commencer. Un attente un chouïa trop longue au bar empêche d’aller plus loin que le niveau de la console son. Et à ce stade-là, on a un souci. Le léger dénivelé fait que la scène est quasi invisible et que les écrans géants ne sont pas assez hauts. Ils débutent par Reflektor, premier single de leur dernier opus. On tiendra jusqu’au troisième morceau, le fantastique Joan of Arc, pour aller poser son séant sur l’herbe synthétique non loin de là. Le temps de se détendre avec les anglais en fond sonore, de tailler une bavette avec une bande de jeunes Mexicaines, un Barcelonais pure souche et un Irlandais du Nord. La nuit est encore longue, mais le dos fait des siennes. Au dodo!
Nancy Junion