Le 18 avril dernier marquait le coup d’envoi de la 10e édition du Dunk!festival à Zottegem. Cet événement musical et intergénérationnel rassemble la crème du post-rock au milieu de la campagne flamande ; celle où l’on entend les oiseaux chanter et où l’on se prélasse dans les hautes herbes entre deux concerts.
Le Dunk!, ce sont des bénévoles qui ont le cœur sur la main et le sourire aux lèvres (tandis que monsieur s’active sur le site, madame met la main à la pâte en cuisine). C’est aussi une atmosphère décontractée et une audience à 95% masculine (Oh, les filles, vous êtes où?) qui head-bang de la balle!
Les festivaliers, respectueux des lieux, ont le choix parmi un éventail de plats concoctés par l’équipe de cuistots volontaires : frites, pains-saucisse ou plats végétariens avec, en prime, un petit-déj’ et le café offerts par la maison. Le duo organisateur père-fils Lievens est décidément aux petits soins pour son public.
Samedi 19 avril, fraîchement arrivés sur le site du festival (déplacé cette année sur les terres de l’auberge de jeunesse De Populier), nous entamons notre première journée avec un quatuor britannique. Upcdownc compose un post-rock instrumental aux racines metal. Malgré son enthousiasme sur scène, le groupe ne parvient pas à nous convaincre. En effet, même si les musiciens maîtrisent leurs engins, lorsque le guitariste décide de pousser la chansonnette, le soufflé retombe.
Si Jim Nashe, (anti) héros de Paul Auster, avait dû choisir une bande son pour son road trip, c’eût été Motek. Les mélodies de ce groupe belge oscillent entre post-rock et rock symphonique. Une voix féminine préenregistrée s’invite sur certains morceaux, récitant un texte au phrasé envoûtant. D’énormes boules blanches décorent la scène, servant de support à des projections de visuels aquatiques. Notons un petit problème technique (plantage de l’ordinateur) en fin de concert, minimisé par un bon riff du bassiste qui sauvera la mise.
Tides From Nebula reste un moment fort de la journée #2 du Dunk!festival. Ces jeunes polonais plein d’entrain en mettent plein la vue aux spectateurs conquis par les envolées dynamiques du groupe. Ils sont par ailleurs très heureux de jouer au Dunk! car c’est l’un des seuls endroits qui rassemble autant de fans du genre. Mentionnons également le passage de Marius sur la stargazer qui proposera un très bon set en solo pour le plaisir de Roger, l’homme aux mille(?) bracelets adepte d’air guitare.
Place à Sleepmakeswaves sur la mainstage. Tout droit venu de Sydney, le groupe nous gratifie d’un superbe set rempli de passages autant aériens que tout en puissance. Le public s’emballe et crie son contentement à de nombreuses reprises. Il faut dire que les quatre compères ont une sacrée expérience de la scène, scène qu’ils ont notamment partagée avec 65daysofstatic le temps d’une tournée européenne.
La journée du samedi se clôturera sur la prestation du trio italien de space rock, Ufomammut, qui enflammera la scène à coups de guitare, de basse et de batterie en mode full volume. Un concert apprécié malgré l’heure tardive mais néanmoins légèrement décevant dans l’ensemble.