Il est 21h tapantes en ce lundi d’Armistice (petite pensée à nos combattants) lorsque Hanni El Khatib (HEK) et son band débarquent sur la scène de l’Orangerie du Botanique. Si vous suivez la page du groupe sur Facebook, vous noterez qu’ils avaient l’air bien content de commencer leur tournée européenne en ces lieux magiques. La salle n’est pas comble, mais presque.
Une constatation s’impose : El Khatib et ses comparses partagent les mêmes goûts! Et ce, tant en matière de riffs et rythmiques tout droit venues des confins du rock’n’roll (et d’ailleurs), qu’en matière de tenue vestimentaire, arborant le look chemise ouverte sur t-shirt. Le set commence avec Head In The Dirt, titre éponyme de l’album sorti au printemps 2013. Le son paraît vraiment clair et serein, comparé à ce que les festivaliers de Dour ont pu vivre (la tête dans la boue, cette fois) pendant l’édition 2012. Le groupe enchaîne avec un autre extrait, plus saturé : Nobody Move. Le bassiste joue de la basse comme on joue de la guitare, les notes s’échappent à une allure déchaînée… Une petite incartade vers le premier album avec Build. Destroy. Rebuild. plus tard, le quatuor californien balance un autre morceau de sa dernière plaque Can’t Win Em All.
Le concert se poursuit avec Dead Wrong. C’est pendant ces moments plus calmes qu’on se demande si Hanni n’est pas un cousin éloigné de Devendra, tant leurs timbres de voix sont proches. Ils enchaînent, sans se faire attendre, par une superbe reprise de Human Fly (The Cramps), qu’ils se sont bien appropriée. Le titre suivant marque la première invasion de la scène par un jeune mâle mû par la folle envie de danser autour de son idôle. Cependant, même si l’audience présente est accueillante oralement, les mouvements de hanche ne suivent pas. Neuvième morceau, HEK prend la parole : il a chaud, nous dit-il. Le public s’emballe sur Loved One, si bien que le chanteur s’arrête brièvement au milieu de la chanson pour prendre des nouvelles d’une surfeuse de salle, les bras qui la portaient ayant cédé à la tentation de se dérober sous son corps. Pay No Mind nous rappelle un blues digne des White Stripes, tandis que le groupie fait une nouvelle tentative d’inquisition scénique (vite remballée par la sécu). You Rascal You fait flamber le cœur de l’audience, avant de faire place à Fuck It, You Win. Hanni s’adresse au public : combien de personnes dans la salle ont déjà connu l’amour? Trois bras se lèvent… Ce n’est pas « Amour, Gloire et Beauté » dans la capitale de la moule-frite, semble-t-il! Le set se termine en beauté par House On Fire.
Notons que les spectateurs étaient chauds… mais pas trop. Ces dernières années, le public belge est moins dansant et s’avère souvent des plus mollassons. Par contre, il écoute et absorbe religieusement chaque parole et chaque note. Il manque, en ce plat pays qui est le nôtre, ce on-ne-sait-quoi qui pimenterait un peu les prestations de nos amis musiciens. La preuve avec ce live de HEK qui, ce lundi, était aussi là pour vous faire bouger, que diable! Alors, à la prochaine date, on danse ?
Nancy Junion