Ce 6 novembre, Austra était en concert au Botanique à Bruxelles. La formation canadienne électro-pop/lyrique nous avait déjà ébloui lors de son passage au Vk* en juin 2012. La soirée affiche sold out… le public attendait son retour avec impatience.
Aujourd’hui, Katie Stelmanis et sa bande presque au complet (on regrettera cependant l’absence des sœurs Lightman pour les chœurs), offrent une prestation à la hauteur de nos espérances : la voix lyrique et envoûtante de la chanteuse, le décor à la fois poétique et sombre, un jeu de lumière digne des plus grands. On retiendra surtout les ombrelles dispersées sur la scène et renforçant l’ambiance onirique qui règne déjà.
Les premiers titres sont tirés de leur tout dernier album, Olympia, sorti au mois de juin chez Domino Records. Painful like : un beat répétitif avec un chant très doux, presque mélancolique, soutenu par des chœurs (assurés, cette fois, par la batteuse Maya Postepsky) créant une jolie nappe qui nous emmène doucement dans l’univers si particulier du groupe. Le show continue, le faible éclairage de la scène laissant place à l’imagination. Katie porte une robe de princesse blanche, tous les musiciens sont d’ailleurs vêtus de blanc. Prudemment et consciencieusement, ils enchaînent les chansons : Forgive Me, The Choke, Reconcile ou encore Home. Katie faisant des mouvements de bras incessants, comme si chaque mot, chaque phrase faisait partie intégrante d’elle. Le set atteint son apogée avec deux morceaux extraits du premier opus : Lose it et Beat and the Pulse. Ce dernier, interprété dans une version proche de celle de l’album mais avec quelques passages chuchotés et non plus chantés, prend alors une tournure plus sombre et une nouvelle couleur, prouvant que le groupe sait se renouveler. Un rappel de deux morceaux, dont Spellwork, se charge de clôturer la soirée en beauté.
Le son dans la salle est très bon, aucun musicien n’est mis en retrait, l’évolution de chaque chanson est parfaitement réglée, parfois trop sans doutes… On regrettera un manque de spontanéité de la part du groupe ainsi que la lassitude dont les musiciens semblaient faire preuve lorsqu’ils ont dû jouer certaines chansons du premier album, Feel it Break, pourtant restées les meilleurs si l’on en croit le public et l’ambiance dans la salle à ce moment-là.
On constatera aussi quelques nouveautés : Katie joue maintenant du synthétiseur sur la plupart des morceaux et un tromboniste a fait son apparition sur certains passages, reflétant certainement la volonté du groupe d’évoluer vers une démarche purement live plutôt que d’avoir recours à des bandes souvent trop denses, comme on peut le regretter dans les prestations live de beaucoup de formations actuelles.
Nous avons une nouvelle fois plongé dans l’univers féerique d’Austra avec, en filigrane, le souvenir de leur venue au Vk* : un live presque électro, très dansant, des intros très longues et répétitives, un vrai show sur scène (qui a d’ailleurs parfois fait dire à certains que c’était trop), Sari et Romy Lightman dansant ou chantant sans discontinuer et surtout l’euphorie de chaque membre du groupe. Ce soir, nous avons assisté à un concert plus calme, plus doux, plus en retenue et plus intimiste quelque part, mais nous en somme sortis des étoiles plein les yeux et fredonnant encore, tout en restant subjugués et transportés par la superbe voix de Katie.
Notons que la première partie de ce concert, une formation basée à Berlin nommée « Crime », mélange de synth-pop 80’s et de dark-electronic-dance, ne nous a malheureusement pas convaincu.