Katla, nouvelle création du réalisateur islandais Baltasar Kormákur, mêle paysages naturels, psychologie, science-fiction et intrigue policière. La première saison de cette série de huit épisodes est disponible sur Netflix depuis le 17 juin 2021.
Dans le sud de l’Islande, le volcan sous-glaciaire Katla est entré en éruption il y a un an. Une éruption tellement longue et violente qu’une grande partie de la population a dû évacuer les lieux. Dans la petite ville de Vìk, ils sont quelques-uns à avoir décidé de rester, malgré l’atmosphère difficilement respirable et la pluie de cendres qui s’abat régulièrement sur la petite bourgade : Gríma, secouriste, son père Thór, le mécanicien de la ville, et son mari Kjartan, resté pour s’occuper de son bétail ; Gísli, le chef de la police qui prend soin de sa femme Magnea, gravement malade ; Eyja et Leifur, deux scientifiques installés dans une base non loin du glacier… Une communauté bientôt troublée par l’apparition d’une jeune femme nue, entièrement recouverte de cendres et visiblement en état de choc, faisant resurgir avec elle des secrets enfuis depuis des années.
La splendeur des paysages islandais contraste avec le décor gris et sombre de cette série qui a pour thématique centrale la mort. Le deuil est en effet omniprésent dans ce noyau de personnes vivant en autarcie : le deuil d’un proche, mais aussi le deuil de la vie d’avant. À Vìk, tout paraît terne, sans vie… même la végétation a disparu. Malgré un postulat de base intriguant et propice à tenir les spectateur·rice·s en haleine, Katla se déploie avec une telle lenteur (comme beaucoup de séries nordiques) qu’il faut parfois s’accrocher pour ne pas jeter l’éponge. La série ne brille pas non plus spécialement par son jeu d’acteur même si certains comédiens, comme Ingvar E. Sigurðsson (Thór) et Aliette Opheim (Gunhild), relèvent le niveau. Par contre, elle tire son épingle du jeu grâce à un scénario bien ficelé, une photographie léchée, et la radiographie originale de certains phénomènes humains qu’elle propose.
Vous l’aurez compris, si vous cherchez une série pour vous faire peur ou vous ronger les ongles de suspense, ce n’est pas pour Katla qu’il faut opter. Par contre, elle mérite amplement d’être visionnée pour son esthétique pointue et le point de vue psychologique qu’elle développe autour de la mort, du deuil et de la manière dont nous vivons l’absence des êtres qui nous sont chers.