Comment mieux finir un week-end qu’au milieu d’une foule enthousiaste ? Réunion dominicale, ce 17 novembre à l’Orangerie, pour une soirée stoner. C’est un peu réducteur, certes, mais tout de même le fil rouge de ces concerts.
On démarre en douceur avec le groupe ukrainien Somali Yacht Club. Le trio sait poser les ambiances, et on se laisse gentiment transporter par les paysages sonores qu’il dessine. Les compos sont soutenues par des lignes de basses qui ne manquent pas de groove, déclenchant l’agitation corporelle. On se laisse emporter tout en doutant du fait que ça décolle véritablement un jour. Le groupe finit tout de même par nous rentrer dedans à coup de riffs lourds. Finalement, c’est efficace et une belle entrée en matière pour la soirée qui s’annonce !
Suite à l’annulation des attendus My Sleeping Karma, c’est Monkey3 qui prend la relève au pied levé. Un joli nom pour étoffer ce line-up d’une touche plus prog. Le décor se pose ici dans une esthétique plus léchée. L’expérience n’est pas que sonore, elle est aussi visuelle grâce à un jeu de lumière et de projections. La combinaison des genres est efficace et exécutée sans faille. On peut aisément assurer que Monkey3 prodigue l’alchimie parfaite entre le stoner, le prog et le space rock.
D’entrée de jeu, le groupe s’impose. La foule s’extasie face à ces volutes musicales rendues psychédéliques et ces projections pour ainsi dire astrales. En près de 20 ans d’existence, la formation originaire de Lausanne a eu l’occasion de se faire un nom. Ce soir, elle nous présente son dernier album : Sphere. Un nom à l’image de la prestation tout en courbes de ces créateurs d’atmosphère•s.
C’est la moitié du temps de carrière – mais tout de même dix belles années – que les (eux aussi) Ukrainiens de Stoned Jesus fêtent avec cette tournée. Pour l’occasion, ils nous offrent un LP d’anniversaire, From the Outer Space, qui compile leurs démos. La première chose que l’on remarque ce soir, c’est l’énergie et l’entrain d’Igor Sidorenko, le chanteur-guitariste irradie de sa sympathie. Son attitude et son jeu sont totalement dans la communication, de sorte que même si tu débarques en novice, tu finis par avoir le sentiment de connaître le groupe depuis toujours.
La formation ne révolutionne pas son genre : ses influences sont flagrantes et assumées, jusqu’au design d’un de ses t-shirts qui s’inspire ouvertement de la typo (et de la couleur) de Black Sabbath. Pourtant, Stoned Jesus a su faire son nid et s’assurer une place dans la sphère stoner, lui valant une Orangerie pleine en ce dimanche soir.
Le power trio nous emmène avec lui sur les traces de sa décennie d’activité, jouant tous ses classiques : I’m The Mountain, Here Come the Robots, Electric Mistress… Donnant à ce live une allure de fête entre potes. Car ce qui fait vraiment la qualité de ces musiciens et donne l’envie de repasser un moment avec eux, c’est bien ce qu’ils dégagent : ils ne sont pas dans la pratique pure de leur art, mais l’exercent avec brio. Ils sont de ceux qui vivent pleinement leur jeu et donnent avec une générosité souriante plutôt rare.
Quoi qu’il en soit, on sort heureux•ses et avec la banane, de la salle. I’m The Mountain nous trottant encore dans la tête durant toute la semaine suivante.