Enfin la rentrée ! Si cette dernière rime pour certains avec reprise des cours ou opération couverture des cahiers, elle sonne pour d’autres le retour des hostilités culturelles. Débutons donc cette nouvelle saison tout en douceur avec, en arrière fond, quelques restes d’été. C’est dans cette optique que l’on s’est laissé•e•s attirer au Botanique, ce mercredi 11 septembre, par les Australiens de Babe Rainbow.
Petit stop bruxellois de leur tournée européenne, l’occasion pour ces derniers de nous distiller un peu de leur – dixit Facebook – monkey disco.Groupe découvert lors de pérégrinations youtubiennes, il s’est avéré être une bien agréable suggestion : ce moment où tu laisses tourner une radio psyché/garage et que tu entends un titre qui te fait détourner la tête de tes activités. Cas s’illustrant avec le morceau Secret Enchanted Broccoli Forest de Babe Rainbow. L’accroche est quasi instantanée avec son intro au sitar et son énergie rock psyché entrainante. Le titre est tiré de leur premier LP éponyme, sorti en 2015. Il fleure bon le sable, les good vibes et les folles danses en pleine nature. Ce qui le place d’ailleurs dans mes favoris lors de mes sélections musicales publiques (DJ set, c’est un peu surfait).
Quelques années plus tard, un nouveau son en poche, c’est au Witloof bar qu’on les retrouve donc avec un plaisir non dissimulé. Le sous-sol voûté affiche sold out, empli d’une foule assez jeune exhibant un look raccord avec l’unique groupe à l’affiche ce soir. Il fait sombre, les spots tamisent la sale d’un violet chaleureux. Le groupe démarre à trois sur scène : guitare basse, batterie. Les gens s’agitent assez rapidement, pris par la pop psyché sympathique qui émane de la scène. Le chanteur les retrouve, complétant ainsi un tableau de quatre chevelures délavées. Ça sonne jazzy, funky, presque un peu mielleux et ça donne le sourire. Toutefois, l’énergie n’est pas complètement présente et malgré le groove, l’ensemble manque d’un certain dynamisme.
À vrai dire, l’écoute de leur second album Double Rainbow avait de quoi mettre la puce à l’oreille quant à la direction musicale adoptée. Le live évoque sans trop d’hésitation l’album Sketches of Brunswick East de leurs comparses King Gizzard. Petite illustration d’une forme d’australian touch peut-être. Le public se trémousse au rythme des lignes de basse et des percussions. Mais, même agrémenté de maracas ou de bongos, on ne va pas se mentir, l’ensemble ne parait pas toujours en place. On sent le groupe comme en retrait. Il faut dire que le chanteur est mis en avant plan tant ses gémissements et petits cris sont en opposition avec la réserve des autres musiciens. Ce n’est pas pour autant qu’après quelques chansons, on sent l’énergie poindre et la pêche revenir. Hélas, très vite, le soufflé retombe à nouveau. Et il en sera ainsi pendant tout le concert.
À l’image de leur style parfois surf music, on tangue entre les hauts et les bas. Un live en vagues, mêlant inégalités d’atmosphères et d’énergies. Peut-être la formule live ne leur rend-elle simplement pas correctement honneur. Car finalement, leurs albums, riches de leurs promesses, nous avaient vendu le rêve parfait d’un voyage musical à travers le rétro et les rayons de soleil. Ce que nous n’avons pas complètement expérimenté.