En ce mercredi soir d’un été indien qui n’en finit plus, l’Ancienne Belgique propose une soirée suédoise qui s’avère, elle aussi, très chaude : Bombus en guise de première partie pour Graveyard.
La foule est déjà bien présente, impatiente d’accueillir Bombus tout prêt à décharger son heavy metal vintage sur la salle. Le groupe met l’ambiance, son énergie est débordante mais le côté répétitif de ses compositions et les solos tirés en longueur ne feront pas de sa prestation un souvenir impérissable.
Les musiciens de Graveyard entrent en scène et Truls Mörck (basse, chant) annonce furtivement le titre de la chanson Walk On. Pour la deuxième fois de la soirée, l’AB se transforme en capsule volante entrainant ses passagers dans un voyage à travers le temps. Très rapidement, l’assemblée tape du pied et les têtes se balancent en rythme. Le son granuleux et chaleureux envoûte la foule. Après des remerciements tout aussi discrets que leurs quelques mots d’introduction, les Suédois enchaînent sur le tube de leur dernier opus Please Don’t. Les riffs tourbillonnants mêlés au jeu millimétré et lourd du batteur rendent la soirée d’autant plus hallucinante. Le voyage se poursuit de plus belle avec The Fox et Hisingen Blues, morceau durant lequel le public répond aux impulsions rythmiques en scandant des « yeah » virils et en levant le poing à plusieurs reprises. Les amplis grondent avant que les premiers accords du clin d’oeil Pink Floydien Uncomfortably Numb ne retentissent. Le titre rencontre un véritable succès parmi l’audience à en constater le tonnerre d’applaudissements qu’il déclenche.
Durant Cold Love, Joakim Nilsson (chant, guitare) dévoile toute la mélancolie de sa voix caverneuse. Plus tard, l’ambiance s’assombrit alors qu’un bruit de sirène retentit et que les lights se mettent à tournoyer comme des gyrophares, retour à l’album Lights Out de 2012 avec An Industry Of Murder. Truls Mörck se charge d’assurer le chant sur les deux morceaux suivants. Sa voix plus douce contraste agréablement avec la lourdeur des compositions. Le concert se poursuit avec Joakim reprenant le lead sur le massif Goliath, suivi sans transition par Magnetic Shunk. Le vocaliste nous remercie quelques secondes, conclut par un « See you next time, take care of each other » et la bande s’éclipse en coulisse. La fièvre se fait sentir, les premiers rangs sont agités, l’attente aurait bien pu sembler interminable si deux jeunes gars n’en avaient pas profité pour faire les pitres sur scène et finalement se faire réprimander par la sécurité.
Enfin, le quatuor réapparaît pour un rappel explosif composé de Low (I Wouldn’t Mind), Ain’t Fit To Live Here (avec un solo de batterie qui nous fera vibrer) et pour conclure cette soirée détonante, le fabuleux The Siren repris à l’unisson par les fans. On notera d’ailleurs un moment puissant lorsque le chanteur-guitariste chantera a cappella avec une assurance déstabilisante « Tonight a demon came into my head and tried to choke me in my sleep ».
Graveyard est l’un de ces groupes à proposer des prestations live époustouflantes, mais toujours tout en mesure. Les Suédois n’en font jamais trop, ce qui est tout à leur honneur. En fait, ce concert était tellement bien qu’il en est même presque déprimant de réécouter les titres chez soi, avec le son plus lisse de l’album !
Éléonore Benini