On commence la deuxième journée (à l’affiche moins attractive pour nous) par un bon petit-déjeuner offert par la maison, comme tous les matins. Vers 11h, on prend la route pour une mission supermarché, histoire de pouvoir se faire un apéro de reines ce soir avec nos amis du Dunk!.
De retour sur le site du festival, on se pose sur La Terrasse pour retranscrire nos notes et publier l’album photo preview de la veille en écoutant Wyatt E. dont les accords résonnent depuis la scène de la forêt. Les gars de Wyatt E. qui, d’après les retours qu’on a eus, dégageaient quelque chose de mystique, tous vêtus de burqas noires.La photographe est déjà au taquet en ce vendredi matin. Elle entame les prémices de son balai quotidien de vas-et-vient entre la main stage, la scène de la forêt et La Terrasse, comprenant quelques passages par la tente pour un refill de pinard ou enfiler une petite laine, la nuit tombée.
On prend le temps de bosser un peu, puis de se poser sur un banc pour profiter des rayons de soleil, plus généreux que la veille, pour se réchauffer. Il faut dire que la nuit au camping n’a pas été de tout repos : 3° dehors, des corps gelés jusqu’aux os, une bande d’allumés poussant des cris d’oiseaux jusqu’aux petites heures et une jeune fille apparemment alcoolisée en pleine dispute avec son amoureux, Cameron, un peu moins enclin qu’elle à débattre de leurs problèmes de couple au milieu de la nuit.
Il est 15h20 lorsque l’on décide de se diriger du côté de la main stage où Au Revoir s’installe. L’un des trois guitaristes du groupe porte un t-shirt à l’effigie de Trump sur lequel on peut lire « Not my president » : ça commence bien ! Même s’ils n’inventent rien, les Américains ont la particularité de créer des compositions qui allient parfaitement la lourdeur du metal aux mélodies éthérées du post-rock sur lesquelles ils ajoutent parfois du chant screamo/hardcore qu’ils travaillent comme une texture musicale plutôt qu’un outil de narration. Au départ un peu sceptiques, on entre finalement dans leur univers grâce au titre The Bottom, tiré de leur dernier opus Veles, album encensé par la critique au moment de sa sortie, il y a deux ans.
Alors que Lethvm s’en donne à cœur joie sur la scène de la forêt, on récupère la voiture au parking pour se diriger vers la gare de Zottegem où une amie nous attend. Séduite par l’ambiance et la programmation du Dunk! l’année dernière, elle a décidé de venir passer la journée du vendredi avec nous. De retour vers 18h, on tend quelques minutes l’oreille à Jo Quail. Avec son violoncelle électrique et ses pédales de loop et d’effets, la Londonienne crée des mélodies contemplatives d’une grande beauté. Par moments teintées de sonorités orientales, ses compos drone ambient collent à merveille avec le cadre dans lequel elle se produit aujourd’hui.
C’est maintenant au tour de Grails d’investir le chapiteau de la main stage. Formé à Portland en 1999, le groupe cite volontiers Ennio Morricone et Pink Floyd comme influences. Melting-pot de genres, sa musique comprend aussi bien des envolées post-rock planantes que des passages plus psyché où les sonorités celtiques et les mélodies orientalisantes ne sont pas en reste. Plébiscités par la critique lors de la sortie de leur excellent album Deep Politics en 2011, les Américains nous ont pourtant un peu déçus, avec une prestation en demi-teinte. Peut-être font-ils partie de ces groupes à écouter chez soi plutôt qu’à voir en live ?
On se prend une bonne assiette de paëlla pendant le set de Radare pour se rendre à nouveau à la main stage où les Philadelphiens de Rosetta viennent d’entrer en scène. Leur post-metal à la fois lourd et aérien, influencé par Isis et Neurosis, nous emmène pour un vol en apesanteur pour nous renvoyer aussi rapidement au sol. On quittera le chapiteau avant la fin de leur set, un peu trop éloigné de nos goûts musicaux. Les fans du genre auront, quant à eux, appréciés la prestation à en croire les photos de leur sortie de scène, saluée par des centaines de bras levés. Notez qu’ils seront au Magasin 4, à Bruxelles, le 24 mai. L’occasion de vous faire votre propre avis !
Ce sera notre dernier concert du jour, malgré deux groupes encore à l’affiche de ce vendredi : Telepathy et The Ocean. De base pas super emballés par The Ocean, on décidera de repasser par la tente avant de terminer la soirée sur le dancefloor avec les Lengendary Dunk! Fries, fritiers le jour, DJs la nuit.