Ça fait des mois qu’on attend ça ! Aujourd’hui, jeudi 10 mai 2018, c’est le grand jour : celui du départ pour la 14e édition du Dunk!festival. Festival que l’on avait découvert tout à fait par hasard en 2013 grâce à nos amis de Heirs, qui figuraient à l’affiche aux côtés de The Black Heart Rebellion, Kokomo, Drums Are For Parades, Syndrome, Le Seul Élément et bien d’autres.
À l’époque, l’événement était organisé dans la salle des fêtes de Zottegem (Bevegemse Vijvers) et même si la programmation était déjà extrêmement qualitative, le site ne permettait pas les agencements que l’auberge de jeunesse De Populier, où le festival a pris ses quartiers depuis cinq ans maintenant, offre.
Depuis l’année passée, la scène installée dans la forêt, écrin merveilleux de beauté, participe à créer cette ambiance unique qui caractérise le Dunk!festival. Tout comme les centaines de mètres de guirlandes lumineuses déployées dans les bois pour éclairer les pas des festivaliers, à la nuit tombée.
Il est environ midi et demi lorsque l’on arrive sur site, les bras chargés de matériel. On se dépêche de rejoindre le camping et la FestiTent qu’on a bookée quelques semaines plus tôt. Une nouvelle formule entre la bonne vieille Quechua à monter et démonter soi-même et la Festihut tout confort.
Le temps de s’installer et de manger une portion de frites ketchup/mayo, on entame cette première journée vers 14h avec Tortugánonima, sur la main stage. Les lights vertes bercent le public au rythme des accords du groupe chilien dont le set plutôt math rock tranche avec ce que l’on a l’habitude d’entendre en terres Zottegemoises. La lumière verte a maintenant laissé place aux rails de leds qui ornent le plafond de la scène. Elles s’illuminent par intermittence, créant un scintillement apaisant, tandis que les cabrioles de riffs résonnent sous l’épaisse toile du chapiteau.
On enchaîne avec la première claque du jour : I Am Wolves. Emmené par Gwen Verlinden, le quatuor basé à Anvers, nous propose une prestation intense et remarquable sur la scène de la forêt. Le guitariste, Grisha Verlinden (le frère de Gwen, on imagine), et ses envolées à la fois souples et puissantes nous subjugent littéralement !
C’est maitenant au tour d’Hemelbestormer d’investir la main stage. Les mouvements sont lents, les lignes de basse font vibrer nos tripes et les accords sont tenus jusqu’à ce qu’ils rendent leur dernier souffle. Trois silhouettes noires émergent de la fumée en se balançant au rythme de la mélodie, surplombées par un batteur entouré de cubes noirs sur lesquels se dessinent des compositions lumineuses. Les têtes se secouent d’avant en arrière. Les spectateurs apprécient en retenue pendant les titres pour hurler leur bonheur en coeur après chaque morceau. Jusqu’à ce que l’étrange intro (trop ‘pop’) de Towards The Nebula nous sorte de notre léthargie et que l’on décide de quitter la main stage.
En passant par la forêt pour rejoindre la cour du Populier (qu’on a baptisée La Terrasse), on s’arrête cinq minutes sur les hauteurs du petit bois. Debouts près de la console son, on se laisse offrir un mini brownie par un des gars du staff et attend le début du concert d’Astodan. La distribution de ‘koekjes’ gratuites pour le goûter, encore un truc qui ne se voit qu’au Dunk!. À côté de nous, des membres de Caspian (Philip Jamieson et Jani Zubkovs) discutent du live qu’ils semblent apprécier.
Un danseur étoile tournoie devant nous. On se sent bien… Plus qu’un festival, le Dunk! c’est un peu ‘la maison’. Certes, c’est là qu’on découvre des groupes et assiste à des concerts mémorables chaque année mais c’est aussi et surtout l’endroit où l’on retrouve nos amis post-rockeurs et s’en fait de nouveaux : Matthieu (Le Seul Élement), Eric (thisquietarmy), Diederik (Gonzo Circus), Michiel, Joris, Wout et Luc (Dunk! crew), Vanessa, Odile, Bram, Peter…
Une belle voix grave nous sort de nos pensées : « Hello Dunk!festival, how are you tonight? We are Caspian from Boston, Massachusetts ». La force de Caspian c’est sa grande variété de mélodies. Mises bout à bout, comme la succession de scènes aboutit à la création d’un film, elles donnent naissance à une seule et magnifique oeuvre. Une oeuvre à la fois douce et puissante, qui nous fera, ce soir encore, aussi bien monter les larmes aux yeux que la rage au ventre. MA-GI-STRAL.