De Roma, Borgerhout, Anvers. Dès l’entrée, nous sommes frappés par la majestuosité de cet ancien cinéma reconverti en salle de concert, qui accueille en ce mardi 21 novembre les américains de Black Rebel Motorcycle Club.
À peine le temps de pénétrer les lieux que le duo américain de The Vacant Lots ouvre le show avec une persuasion certaine. Déterminés à nous montrer ce dont ils sont capables, ils nous délivrent un set dont le goût fait frétiller nos papilles, telle une mise en bouche croustillante aux saveurs de leur nouvel album Endless Night, sorti en avril 2017 sous le label Metropolis Records. Subtil mélange de rock’n roll et d’électro, leur bulle musicale est construite de riffs de guitares criards et de réverbérations psychés. Leur musique reflète une dualité située quelque part entre le rock brut, minimaliste et les sons qui sortent du synthétiseur de Brian McFadyen. The Vacant Lots quitte la scène acclamé par un public de early adopters.
Un aller-retour bières plus tard, c’est postés au second rang que nous attendons avec impatience l’entrée sur scène du Black Rebel Motorcycle Club. Les photographes sont prêts, les rockeurs scandent déjà le nom du groupe à voix haute, impatients de pouvoir savourer un instant de communion avec ses membres. L’entrée est sobre, BRMC ouvre le show avec Little Things Gone Wild, premier single issu de son huitième album Wrong Creatures, produit par Nick Launay (Yeah Yeah Yeahs, Nick Cave, Arcade Fire) et dont la sortie est prévue pour le 12 janvier 2018. Le trio rock californien revient aux sons qui ont fait sa marque de fabrique.
Les morceaux s’enchainent, interprétés par les BRMC qui construisent petit à petit une sorte de bulle obscure et enchanteresse autour d’eux. Au bout du 12e morceau, posté derrière son harmonica, Peter Hayes nous offre un solo pur et intense sur Fault Line. Un écrin magnifique tout au long duquel on se surprend à survoler les plaines américaines. Cette performance est suivie de près par Sympathetic Noose qui continue d’envoûter la salle.
Jusqu’ici discret, Robert Turner se poste sur le côté gauche de la scène et nous inviter à défier les gardes de sécu postés de part et d’autre de la salle. « Who knows if I see you again » s’exclame-t-il en riant, avant d’admirer le public enjamber la frontière de métal qui sépare les Black Rebel de leur audience, pouvant dès lors toucher la scène de De Roma du bout des doigts. Un rêve de fan qui se clôture au terme du 22e morceau : Whatever happened to my Rock’n Roll (Punk Song).
Intrinsèquement rebelle, le trio n’hésite pas à continuer à faire vivre le rock dans ce qu’il a de plus noble. Ce style de musique résolument contestataire et dont les mauvaises langues diront qu’il a été relégué aux oubliettes, remplacé par l’écrasante machine pop, électro et même trap, très en vogue aujourd’hui. The Vacant Lots nous a d’ailleurs prouvé que l’un peut exister, trouver sa place au côté de l’autre sans déclarer la guerre. Et non, le rock n’est pas mort, la recette aux blousons de cuir fonctionne toujours comme nous l’a encore prouvé Black Rebel Motorcycle Club ce soir.