Lundi 18 septembre. Les lives ont repris depuis une semaine au Botanique, qui, comme bon nombre de salles, cesse chaque année sa programmation musicale pendant l’été. Ce soir, BeCult est de la partie pour assister aux concerts des groupes à l’affiche de la Rotonde : le quatuor garage pop bruxellois Annabel Lee et les indie rockeurs new-yorkais de Beach Fossils.
Blitzkrieg Pop
C´est armés de leur premier EP Wallflowers, sorti en juin 2016 chez nos amis de Luik Records, que les membres d’Annabel Lee grimpent les quelques marches qui séparent les backstage de la Rotonde. Et ce soir, ils ont la pêche ! Le set débute à 20h tapantes par un titre rempli d´énergie, qui nous plonge directement dans le bain… La chanteuse-guitariste pétille sous les projecteurs, à coups de riffs bien en jambes et avec le dynamisme digne d´une Ramones au féminin, même si par moments le chant n´est pas toujours très juste. Le quatuor enchaîne les titres avec enthousiasme. Annabel Lee est sans aucun doute un groupe à suivre pour tout amateur de pop-punk mordante aux accents légers de surf grungy.
Lords of the ring
Projet solo initié en 2009 par Dustin Payseur, Beach Fossils s’est petit à petit transformé en un groupe au line-up mutant (notons Zachary Cole Smith de DIIV), vite repéré par le label chercheur de têtes Capture Tracks (DIIV, Mac Demarco, Dum Dum Girls…). Après un premier album éponyme rêveur – pas si loin du surf et du shoegaze – et un second dans la même lignée, Beach Fossils confirme ses affections avec son troisième LP : Somersault. Une plaque autoproduite par Dustin Payseur via Bayonet Records, la maison de disques qu’il co-fondée avec son épouse Katie Garcia (que l’on entend sur l’EP Face it/Distance de 2010). Leur premier passage en Belgique remonte à 2013, et c’était aussi sous la ronde Rotonde du Botanique qu’ils avaient fait danser les étoiles de leur mélodies courtes, mais savamment arrangées.
Ils sont cinq à monter sur le ring, ce soir, dans une salle bien remplie. Ils débutent par quelques anciens titres – General Synthetic suivi par Shallow et Youth – avant de nous faire découvrir leur dernier né en live avec This year, qui parle de devenir un meilleur soi-même, et qui fait beaucoup penser à un titre de The Cure période Wish. Le show continue avec Down the line, dont la mélancolie voilée et la ligne de basse puissante nous font nous écarter du droit chemin. Vient ensuite Saint-Yvi (patron des touristes) dont les paroles évoquent l’envie de croire à une Amérique ouverte et tolérante, même si cet endroit n’existe pas (spéciale dédicace aux élections passées ?), et la mélodie sent bon la pop saupoudrée de petits accords moelleux.
Ils enchainent avec Moments et What a pleasure, délicieusement indie, complètement dans les nuages… Les songes continuent avec les nouveaux morceaux Sugar et Be nothing, aux doux relents de shoegaze et aux mélodies claires obscures faisant planer les spectateurs par-delà les combles du Bota. Le concert continue bon train et se termine par un Closer everywhere, aux notes subtilement psyché et dont les sonorités nous rappellent The Horrors.
Sous les applaudissements des timides fans présents, le groupe remonte sur scène pour nous raconter quelques anecdotes de tournée, dont cette vision d’un couple en train de faire l’amour sur les vitres du Bota, qui a apparemment chamboulé le chanteur. Les Beach Fossils clôturent finalement la soirée avec Crashed out et le bien nommé Daydream, titre parfait pour conclure ce set joliment inspiré pour ces jeunes amants des muses.
Nancy Junion