C’est par le froid de ce vendredi 25 janvier 2013 que Paul Banks est venu présenter son premier album éponyme, Banks, dans les bacs depuis fin 2012. Essentiellement composée de ses nouvelles chansons, la prestation du leader d’Interpol a eu du mal à convaincre la salle à moitié pleine de l’Ancienne Belgique.
Est-ce cette sorte de timidité caractéristique du chanteur qui empêche d’apprécier un set live de Paul Banks dans son entièreté? Pas sûr… Plus jovial et même plus pop lors de son concert (sous le nom de Julian Plenti) au Botanique il y a 4 ans, Banks semble être revenu à ses premières amours pour la concoction de cet opus. Pourtant, rien ne remplacera jamais le sublime Turn on the Bright Lights d’Interpol, ou comment transporter l’auditeur au travers de mélodies, et surtout de cette voix envoûtante, dans les méandres new yorkaises tendance cold wave du nouveau millénaire.
La nouvelle approche de Mister Banks ne se détache pas vraiment de l’atmosphère d’Interpol, ce qui plaît certainement aux fans ; mais que ce soit avec Interpol ou en solo, c’est toute une autre histoire quand il s’agit de live. Sa voix, pourtant si unique et fantastique, passe très mal le cap. Ne vous effrayez pas pour autant : c’est bien plus une question d’acoustique que de fausses notes. En effet, dès que la capacité de la salle dépasse les 500 personnes, c’est comme si son timbre s’égarait et se parsemait au gré du vent. Il aurait bien été plus judicieux de le voir jouer dans l’intimité d’une Rotonde (Botanique) que dans ce grand espace que peut représenter l’Ancienne Belgique.
Ce set d’un peu plus d’une heure, en soi bien maîtrisé (à part quelques hésitations passagères), n’aura donc pas réchauffé le coeur de l’audience présente. Si c’est tout l’amusement que l’on a pu avoir ce vendredi, et bien les réjouissances sonores furent bien maigres, même avec ce public assez attentif et encourageant. Au final, et malgré son talent, la musique de Paul Banks (ou d’Interpol) s’apprécie surtout bien au chaud dans son salon.
Nancy Junion