De passage au Beurs fin 2014 et au festival de Dour en 2015, Fatima était de retour en Belgique en compagnie de son Eglo Live Band. Elle se produisait au Vaartkapoen (VK), le 17 novembre dernier, avec en première partie les Bruxellois d’Oyster Node. Deux groupes menés par des chanteuses aux qualités vocales incontestables mais qui manquaient un peu de peps pour rendre cette soirée mémorable.
Après quelques EPs en solo et de nombreuses collaborations (notamment avec le producteur et DJ londonien Funkineven) Fatima Bramme Sey, plus connue sous le nom de Fatima, sortait son premier album, Yellow Memories, en 2014. Des compositions à la croisée de la soul, du jazz et du r’n’b, tantôt réjouissantes, tantôt mélancoliques. Une voix qui passe avec une facilité déconcertante des graves aux aigus, le tout saupoudré d’un vibrato justement dosé. Il n’y a pas à dire, Fatima sait comment faire naître en nous des émotions sincères et puissantes.
Elle joue ce soir devant un parterre de fans, dans un VK à moitié plein. Salopette en jean, crop top ligné et Caterpillar à talons, les cheveux ramassés en chignon garni d’un chouchou rouge vif, Fatima entre sur scène avant une grosse demi-heure de retard sur l’horaire annoncé. Entouré de son Eglo Live Band, le groupe de son label Eglo Records, elle enchaîne les titres : Do Better et La Neta, issus de Yellow Memories mais aussi quelques morceaux tirés de son nouvel EP (Still Dreaming) dont It Keeps Raining, glissant une nouvelle compo dans sa setlist, Your Lady and Me. On aura même droit à un flashback vers l’aube de l’an 2000, avec une reprise façon interlude du titre Oh Boy de Cam’Ron.
La chanteuse suédo-sénégalaise n’a pas sa langue en poche. Entre chaque morceau, elle nous parle d’elle, de sa vie en Suède, de son intérêt pour la radio, des enregistrements qu’elle aimait réaliser en captant des conversations d’inconnus dans les rues de Stockholm. Malgré ses qualités vocales exceptionnelles, Fatima a du mal à nous emporter ce soir. Pourtant, c’est une foule quasi en délire qui l’applaudit de part et d’autre de la salle, l’encourageant à revenir sur scène pour un premier rappel… qui sera suivi d’un second, cette fois avec une doudoune et un sac sur le dos (prête à grimper dans son tour bus ?). Un concert qu’elle clôturera définitivement par un « Life has its ups and downs and this is definitely a up. Thank you guys ! », avant de quitter la scène du VK.
Si on ne peut pas dire que la prestation de Fatima était de mauvaise qualité, force est de constater que notre addiction à la musique et à la voix de cette Londonienne d’adoption se vérifie plus sur album qu’en live. Il faut l’avouer, on a été un peu déçu de ne pas retrouver les mêmes sensations ce soir qu’à l’écoute de cet excellent disque qu’est Yellow Memories.