Un léger sentiment de nostalgie nous taraude au moment de franchir, ce 1er novembre, les portes de l’AB. Retour à l’époque où on écoutait en boucle Goo de Sonic Youth ou Green Mind de Dinosaur Jr. et rêvait d’avoir le même look cool et chic que Kim Gordon.
Sonic Youth n’a pas résisté à la séparation de son couple mythique. Quant à Dinosaur Jr., après quelques péripéties – les départs « forcés » de Lou Barlow et de Murph – et une traversée du désert, le groupe s’est reformé en 2005 dans sa structure initiale, autour de l’inamovible J. Mascis. La question était de savoir si le trio, qui présentait ce soir-là son nouvel album (Give A Glimpse Of What Yer Not), avait résisté aux assauts du temps.
Alors certes la chevelure de J. Mascis a perdu de sa noirceur, mais le reste semble totalement immuable. Ses riffs sont toujours aussi percutants, sa voix ne s’est pas altérée d’une octave et Murph assure infatigablement à la batterie. Malgré ses 50 balais, Lou Barlow, le bassiste, garde une allure juvénile et une énergie intacte.
Bien que le nouvel album soit d’une écoute tout à fait agréable, la magie n’opère véritablement que lorsqu’arrivent les anciens tubes, en particulier The Wagon, Feel The Pain et surtout, cette reprise-pépite de Just Like Heaven de The Cure, qui apparaissait déjà en 1987 sur l’album You’re Living All Over Me. Bonheur garanti !
La prestation du groupe ne sera pourtant pas exempte de défauts. J. Mascis, qui n’est pas connu pour son caractère facile, brillera par son absence totale de communication avec le public, donnant véritablement le sentiment d’être uniquement là pour le job. En attendant, le job, il le fait très bien et rien que pour cela un concert de Dinosaur Jr. vaut le déplacement.