Lorelle Meets The Obsolete et Civil Civic étaient à l’affiche du Magasin 4, le 25 octobre dernier. Deux groupes aux répertoires relativement éloignés, et pourtant complémentaires, pour une soirée dansante dans l’antre de la scène alternative bruxelloise.
On passe tout juste les portes du Magasin 4 que les jeunes mexicains de Lorelle Meets The Obsolete entament leurs premiers riffs, assez énergiques. On fait la bise ça et là, vite, vite, on court en frontstage pour profiter un max de cette soirée tant attendue. Les cinq musiciens, en tournée depuis le 22 septembre sans quasi aucun jour de repos, enchaînent les morceaux, tous hyper concentrés, peut-être encore un peu stressés de foirer les quelques nouveaux titres qui égrènent leur setlist. Une sensation de froid nous traverse l’échine. Mais le feu revient lorsqu’ils se mettent à jouer des airs plus anciens – entre autres issus du superbe album Chambers – avec une nonchalance à la Jesus & Mary Chain et un son noisy, plein de vagues, qui plairait grandement à Thurston Moore et consort. C’est à ce moment qu’on se dit : « diable, ils auraient pu faire la première partie de Sonic Youth pour la tournée de Rather Ripped ». Mais cela remonte à il y a dix ans déjà, et ils n’avaient peut-être pas encore vraiment l’âge de tourner à toute allure, comme actuellement, avec ce périple européen de presque deux mois. Ils manquent un peu d’énergie ce soir et, à vrai dire et c’est bien dommage, il n’y a pas grand monde (mais que fout le peuple ?). Leur dernier titre, contrairement aux nouvelles ballades plus cotonneuses, donne enfin la pêche qu’on attendait. La chanteuse-guitariste s’éclate avec quelques solos qui épatent la galerie, terminant en beauté, sa guitare en bandoulière, les bras tendus vers le bas, la tête regardant le sol, en mode « trasher » : on adore ça !
Les membres de Civil Civic sont déjà venus quelques fois en Belgique, depuis leur Melbourne natal. Ils sont deux, ont un look assez différent, mais partagent la même passion pour les belles bottines noires, tendance gothique. Comme Benjamin Green, le bassiste-claviériste, nous le confiera plus tard dans la soirée : selon eux, tous les zicos australiens ont un petit côté Nick Cave en eux, et dans Civil Civic, ça se traduit par les boots. Des boots qui leur permettent de danser, tous les deux, en jouant leurs morceaux emplis d’une énergie positive. On apprécie tout spécialement le swing impressionnant de Benjamin et raffole également de leur complicité sur scène : ils jouent au chat et à la souris, se sourient ou se taquinent. D’entrée de jeu (et de jambes), ils commencent par trois chansons extraites de leur dernier opus (The Test) pour ensuite faire un tour du côté de leurs premières amours, avant de revenir en douce à la nouveauté et de repartir en folie vers d’anciens titres, ravissant le public, très dansant ce soir, dont les explosifs Airspray et Run Overdrive en guise de bouquet final. Un régal !
Nancy Junion