Ce 27 mai, malgré un temps gris et un brin morose, nous n’avons pas manqué de tendre l’oreille du côté du Vk*. C’est un peu à l’image de cette météo que la scène de ladite salle accueillait Eagulls, pour une soirée placée sous le signe de la froideur du post-punk.
La première partie démarre sans vraiment qu’on ne se rende compte. C’est vaporeux et presque soporifique, sans pour autant être mauvais. Un homme seul sur scène – le leader du groupe apparemment – nous honore de ses complaintes. Une partie du public est assis, l’autre au bar. Une mise en bouche un peu terne et franchement démotivante pour un début de week-end.
Heureusement, bien assez rapidement, le quintette de Leeds débarque sur scène. Eagulls avait fait son apparition, courant 2014, avec un album éponyme qui avait reçu un accueil enthousiaste. Il faut dire qu’il ne faut pas aller loin dans le patrimoine musical anglais pour prendre une touche de Gang of Four, un peu de Killing Joke ou encore une pointe de The Chameleons et en faire un efficace groupe comme l’est Eagulls. Car c’est ça, Eagulls, un mélange un peu glacial et puissant, aux lignes de basses entêtantes, aux riffs qui nous écorchent et à la voix qui nous ballade tranquillement dans des recoins sombres.
Le groupe nous offre donc une performance sans accrocs, mais sans vraiment de vie non plus. Certes, le genre est froid et c’est ce qui lui donne cette patte si particulière, mais l’impression d’avoir des fonctionnaires face à soi n’est pas toujours des plus plaisantes. De plus, le nouvel et second disque au titre anagramme, Ullages, est lui-même moins hargneux, moins punk. Un album dont le groupe distille en partie le contenu ce soir, ponctuant ainsi le live de moments doucereux et un peu plats.
On sort donc du Vk* ni vraiment heureux, ni vraiment déçus. La qualité des compos et du jeu y étaient, l’ambiance un peu moins… mais c’est vendredi et on s’en fout parce que tout est permis !